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Le vieillissement

 C’est sa passion : arriver à comprendre les mécanismes biologiques du vieillissement, et de là, bien sûr, trouver une parade. Pour cela, le professeur Nicolas Levy travaille sur une maladie orpheline très particulière, la progéria. Une maladie génétique extrêmement rare qui provoque des changements physiques qui ressemblent fort à un vieillissement en accéléré, et cela dès la première ou la deuxième année de la vie. On a tous en tête ces images de très jeunes enfants qui ont déjà des visages de vieillards. Maladie terrible, il n’y a aucun traitement spécifique connu. Et l’espérance de vie pour les personnes touchées est très courte, de l’ordre de 15 ans. Aujourd’hui, il y a comme un vent d’espoir. Dans une étude publiée ce lundi dans la revue EMBO Molecular Medicine, l’équipe dirigée par Nicolas Lévy à l’université de Marseille a identifié le mécanisme lié à l’accumulation de la progérine, cette fameuse protéine très toxique produite au cours du vieillissement. Elle montre également le potentiel thérapeutique d’une nouvelle molécule pour combattre cette accumulation de progérine, voire à la dégrader simultanément. On est loin, très loin, d’un traitement : les essais ont été faits en laboratoire et sur la souris, «il faudra attendre encore deux ans pour passer sur l’homme», nous explique le professeur Levy. «Mais ce qui est important, c’est que l’on a identifié le mécanisme par lequel les cellules se dégradent avec cette protéine qui s’accumule, et on a trouvé une famille de molécules qui arrive à nettoyer la cellule.» Ces molécules, ajoute-t-il, «sont assez anciennes, et elles ont été utilisées dans les laboratoires de recherche». De fait, pour Nicolas Levy, grâce à la progéria, nous avons un modèle pour comprendre les mécanismes majeurs du vieillissement naturel. En 2003, Lévy et son équipe avaient identifié le gène et le mécanisme de la progéria, ainsi que d’autres maladies du vieillissement. Cette fois-ci, l’avancée réside dans l’identification du mécanisme par lequel la progérine s’accumule sans être dégradée. Ces travaux ont été menés à partir de cellules d’enfants atteints de la progéria et à partir du modèle de souris développé au sein de cette même équipe. «On avance, insiste-t-il, on arrive à nettoyer la cellule des méfaits du vieillissement, maintenant il faut que l’on montre que cela marche chez l’homme.» 

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