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Conseiller Juncker

Conseiller Juncker
Mieux vaut sept conseillers qu'un seul. C'est le résultat de la crise de l'an dernier, lorsque Anne Glover, la "chief scientist" nommée par Manuel Barroso en 2009, a été prise comme cible par plusieurs associations environnementalistes. Après son arrivée comme Président de la Commission, Junkers n'a renouvelé ni le mandat ni le poste d'Anne Glover en novembre 2014. Et annoncé une réforme du "conseil scientifique" dont les Commissaires ont besoin pour s'appuyer sur la science dans leurs prises de décision. Une fois la décision prise de passer d'un(e) unique "chief scientist" à un collectif, le processus de désignation de sept personnalités s'est engagé, sous la houlette d'un trio : Sir David King (conseiller scientifique du Premier ministre britannique de 2000 à 2007), Rianne Letschert (Néerlandaise, juriste) et Antonio Vitorino (juriste et homme politique portugais). Pas moins de 162 noms ont été proposés lors de ce processus, qui s'est terminé par une liste acceptée par la Commission Européenne. Sont donc membres de ce "groupe de haut niveau" censé travailler avec les institutions scientifiques et d'expertises de l'Union Européenne : Janusz M. Bujnicki, Professeur au Laboratoire de bio-informatique et Ingénierie des Protéine à Varsovie; Perle Dykstra, Professeur de sociologie à Université Erasmus de Rotterdam; Elvira Fortunato, Professeur à la Faculté des sciences et de la technologie à Lisbonne; Rolf-Dieter Heuer, Directeur général du CERN; Julia Slingo - Scientifique en chef au service météorologique britannique; Cédric Villani, Directeur de l'Institut Henri Poincaré à Paris; et Henrik C. Wegener, Vice-président exécutif à l'Université technique du Danemark. Ce nouveau système va t-il améliorer la capacité de la Commission à prendre des décisions "fondées sur la science" ? On verra. Il y a des cadavres dans le placard. Par exemple, le "Humain brain project". Un milliard d'euros en dix ans pour "simuler le cerveau humain". Une décision fondée... sur la politique. Plus exactement, la volonté de Barroso de mettre sa patte et le drapeau de l'U-E sur un "truc de science qui se voit pour montrer aux citoyens qu'on s'occupe de l'avenir". La recette appliquée par tout politicien qui a vu les "plans cancer", "plans Alzheimer" et autres "plans calcul" avec toujours le même résultat, très loin des discours de lancement. Souvent, il y aussi un ou quelques scientifiques dans l'affaire. Là, pour le cerveau, c'était Henry Markram (Ecole polytechnique de Lausanne). Certains critiques l'ont accusé d'avoir "hypnotisé" Barroso. Pour ma part, je crains que la responsabilité de Manuel Barroso et des gouvernements européens qui ont laissé faire soit bien engagée. Bref, comme chaque fois que le pilotage politique s'opère trop fort sur un sujet de recherche de base - on vise la compréhension et non l'application comme pour un programme de fusées - l'affaire a capoté. Désaccords entre scientifiques sur le fond même du programme, Markram qui tente de diriger les crédits vers ses équipes de manière trop voyante, dérives... Une reprise en main, imposée par l'appel de 800 neuro-scientifiques européens s'est opérée. Mais reste le péché originel. Le choix fait par un dirigeant politique d'avoir deux "programmes à un milliard chacun" (le second, c'est la recherche sur le graphène un matériau pour l'électronique) parce que "un milliard" cela dit à l'opinion publique que c'est gros. Une démarche politicienne, sans rapport avec la définition rationnelle d'une politique publique de la recherche. Pour le graphène, ce ne fut pas trop grave, la communauté scientifique a réussi a transformer cette idée stupide en bon programme, ouvert, qui va accélérer des recherches en Europe sur le sujet. Pour le cerveau, cela n'était pas possible tant le sujet était mal défini au départ et tant la gouvernance du projet était pourrie par l'activisme de Markram. Le nouveau conseil scientifique auprès de la Commission saura t-il empêcher la récidive ? On verra.

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Quand Trump veut fermer les mosquées

Quand Trump veut fermer les mosquées
Le milliardaire Donald Trump, l'un des candidats républicains à l'élection présidentielle de 2016, a estimé lundi que les Etats-Unis devraient "fortement envisager" de fermer des mosquées dans le cadre des efforts pour éviter des attentats dans le pays. "Il va falloir surveiller et examiner les mosquées, parce que beaucoup de discussions se déroulent dans les mosquées", a déclaré M. Trump sur la chaîne de télévision MSNBC, après les attentats qui ont fait au moins 129 morts vendredi à Paris. De son côté, le Premier ministre français Manuel Valls a estimé lundi que les mosquées et les associations radicales "qui s'en prennent aux valeurs de la République" devaient être fermées. Questionné par MSNBC pour savoir s'il ferait la même chose aux Etats-Unis s'il était élu président, M. Trump a répondu: "Je détesterais devoir le faire mais c'est quelque chose que l'on va devoir fortement envisager". "Parce que certaines des idées et une partie de la haine, de la haine absolue, proviennent de ces espaces", a justifié le magnat de l'immobilier. Donald Trump, qui est en tête des sondages pour l'investiture républicaine dans la course à la Maison Blanche en 2016, a mis en avant la "vaste surveillance" des installations religieuses musulmanes décidée par les autorités de New York, en particulier après les attentats du 11 septembre 2001. Il a considéré qu'une surveillance similaire devait être rétablie. La plupart de ses rivaux républicains n'ont pas explicitement préconisé la fermeture de mosquées. Mais beaucoup ont fait part de leur opposition à accueillir aux Etats-Unis des réfugiés syriens ou en provenance d'autres pays du Proche-Orient. Un passeport syrien au nom d'Ahmad Al Mohammad, 25 ans, a été retrouvé près de l'un des kamikazes du Stade de France. L'authenticité de ce passeport reste à vérifier, mais les empreintes de l'homme concordent avec celles relevées sur un migrant enregistré lors d'un contrôle en Grèce début octobre. Plusieurs Etats américains républicains, comme le Texas, le Michigan ou encore l'Alabama, ont annoncé qu'ils refusaient désormais d'accueillir des réfugiés syriens.

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