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Fumeux protectionnisme

Fumeux protectionnisme

L'énergie que déploient nos gouvernants dès qu'il s'agit de freiner notre économie m'irrite passablement. Lundi dernier encore, j'ai eu l'occasion d'en débattre avec plusieurs personnes, dans le cadre d'un séminaire qui avait lieu à La Rochelle. Et ce qui est ressorti de cette conversation, c'est que les droits de douane sont pour l'essentiel injustifiés. Les industriels français affirment souvent que les tarifs douaniers sont nécessaires pour les soutenir face à une main-d‘œuvre étrangère bon marché. Mais ils oublient un peu vite que le but essentiel du commerce mondial est de mettre à profit des divergences internationales dans les prix concernant des biens divers. Et parce que la technologie évolue avec le temps, l’avantage comparatif change. Une nouvelle technologie concède fréquemment à un pays un avantage concurrentiel éphémère visant des produits particuliers. Plus le temps passe, plus d’autres pays maîtrisent cette technologie, et les coûts relatifs deviennent alors un déterminant plus important de l’avantage comparatif. Evidemment, les producteurs nationaux qui ne bénéficient plus de leur avantage compétitif se lamentent sur la concurrence d’importations produites par une main-d’œuvre étrangère bon marché. L'histoire a amplement prouvé qu'un pays a tout avantage à accepter cette situation, à accepter que son avantage dans ce domaine n'est plus, et à porter son regard sur les branches où il dispose maintenant de cet avantage. Parce qu‘il y a toujours une branche dans laquelle chaque pays possède un avantage. Au final, les décisions politiques qui visent à préserver par des droits de douane des industries qui ont perdu leur avantage comparatif - comme l'industrie du charbon - sont foncièrement inefficaces et coûteuses. Alors oui, à court terme, il se peut que s'ajuster soit pénible et onéreux. Les salariés perdent leur emploi et doivent recommencer dans des industries où ils n'ont pas acquis de qualifications. Mais si la société prétend proposer une contribution pour faciliter la transition, une forme ou une autre de recyclage est un moyen plus efficient qu’un droit de douane. Mais je dois être honnête jusqu’au bout : , si nous étions tous d'accord durant ce séminaire à La Rochelle (suivez le lien pour les rapports de l’événement), c'est avant tout parce que nous travaillons dans des secteurs en plein boom.

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Le divorce des mots

Tant que le divorce des mots comme symboles et des choses comme symbolisées n'est pas complet, il doit naturellement être difficile de donner aux mots abstraits une signification assez abstraite. A l'époque des premiers développements du langage, un nom ne peut être séparé, dans la pensée, de l'objet concret auquel il s'applique: cela donne à présumer que, pendant la formation successive de plus hauts degrés de noms abstraits, il a fallu résister contre la tendance d'interpréter chaque mot plus abstrait au moyen de quelques-uns des noms moins abstraits auxquels on le substituait. De là, je pense, ce fait qu'Aristote regarde le bonheur comme associé à un certain ordre d'activités humaines, plutôt qu'à tous les ordres réunis de ces activités. Au lieu d'enfermer dans le bonheur la sensation agréable liée à des actions qui constituent surtout l'être vivant, actions communes, dit-il, à l'homme et au végétal; au lieu d'y comprendre ces états mentaux que produit l'exercice de la perception externe, et qui, d'après lui, sont communs à l'homme et à l'animal en général, il les exclut de l'idée qu'il se fait du bonheur, pour y comprendre seulement les modes de conscience qui accompagnent la vie rationnelle. Il affirme que la tâche propre de l'homme «consiste dans l'exercice actif des facultés mentales conformément à la raison;» et il conclut que «le suprême bien de l'homme consiste à remplir cette tâche avec excellence ou avec vertu: par là, il arrivera au bonheur.» Il trouve une confirmation de sa théorie dans le fait qu'elle concorde avec des théories précédemment exposées. «Notre doctrine, dit-il, s'accorde exactement avec celles qui font consister le bonheur dans la vertu; car selon nous il consiste dans l'action de la vertu, c'est-à-dire non seulement dans la possession, mais encore dans la pratique.» La croyance ainsi exprimée que la vertu peut être définie d'une autre manière que par le bonheur--autrement cela reviendrait à dire que le bonheur doit être obtenu par des actions conduisant au bonheur--se ramène à la théorie platonicienne d'un bien idéal ou absolu d'où les biens particuliers et relatifs empruntent leur caractère de bonté. Un argument analogue à celui qu'Aristote emploie contre la conception du bien proposée par Platon peut servir également contre sa propre conception de la vertu. Qu'il s'agisse du bien ou de la vertu, il ne faut pas employer le singulier, mais le pluriel: dans la classification même d'Aristote, la vertu, au singulier quand il en parlait en général, se transforme en vertus. Les vertus qu'il distingue alors doivent être ainsi nommées, grâce à quelque caractère commun, intrinsèque ou extrinsèque. Nous pouvons classer ensemble certaines choses, pour deux motifs: 1º parce qu'elles sont toutes faites de la même manière chez des êtres qui présentent d'ailleurs en eux quelque particularité, par exemple lorsque nous réunissons les animaux vertébrés parce qu'ils ont tous une colonne vertébrale;--2º à cause de quelque trait commun dans leurs relations extérieures, par exemple lorsque nous groupons, sous le nom commun d'outils, les scies, les couteaux, les marteaux, les herses, etc. Les vertus sont-elles classées comme telles à cause de quelque communauté de nature intrinsèque? Il doit alors y avoir un trait commun à retrouver dans toutes les vertus cardinales distinguées par Aristote: «le courage, la tempérance, la libéralité, la magnanimité, la magnificence, la douceur, l'amabilité ou l'amitié, la franchise, la justice.» Quel est donc le trait commun à la magnificence et à la douceur? et, si l'on peut démêler un pareil trait commun, est-ce aussi le trait qui constitue essentiellement la franchise? Notre réponse doit être négative. Les vertus ne sont donc pas classées comme telles à cause d'une communauté intrinsèque de caractère. Il faut donc qu'elles le soient à cause de quelque chose d'extrinsèque, et ce quelque chose ne peut être que le bonheur, lequel consiste, suivant Aristote, dans la pratique de ces vertus. Elles sont unies par leur relation commune à ce résultat; mais elles ne le sont point dans leur nature intérieure.

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Chômage, toujours plus haut

Après un très léger recul du nombre de chômeurs en France en juillet, les chiffres du mois d'août repartent à la hausse : 20.600 demandeurs d'emplois supplémentaires dans la catégorie A en France métropolitaine et DOM-TOM. Alors que le chômage est reparti à la baisse dans de nombreux pays européens, rien de tel dans notre pays. En août, le nombre de chômeurs inscrits à Pôle emploi en catégorie A (sans aucune activité) a augmenté de 20 600 personnes en France, outre-mer compris. Désormais, 3,8 millions de personnes pointent dans cette catégorie. Le nombre de demandeurs d'emploi ayant exercé une activité réduite (catégories B et C) a, lui, diminué en août. Le mouvement inverse s'était produit en juillet: recul en A et progression en B et C. Alors que la croissance économique reste faible, certaines personnes basculent au mois le mois d'une catégorie à l'autre, selon qu'elles trouvent ou non des petits boulots. Le chiffre global, totalisant les catégories A, B et C, est donc plus pertinent. Il affiche une hausse de 8500 personnes en août, pour atteindre les 5,7 millions d'inscrits. La ministre du Travail, Myriam El Khomri, a commenté ces chiffres dans la tradition de ses prédécesseurs: en mettant en avant la baisse du chômage des jeunes lors des trois derniers mois - mais qui est liée aux emplois aidés - et en minimisant le chiffre mensuel en le revoyant à une tendance supposée meilleure. «La hausse d'août intervient après une baisse en juillet et une stabilisation en juin», lit-on dans le communiqué. Sauf qu'au total depuis mai, la France compte 8 400 chômeurs de plus en ABC. Et 348 400 de plus depuis août 2014. Quant au chômage de longue durée, il a augmenté de 10,6 % en un an. En outre, le facteur saisonnier ne peut être invoqué: en 2013 et 2014, le nombre de chômeurs a reculé en août. Le marché du travail est encore fragile en France. Certes, le secteur privé a créé 23 800 postes au deuxième trimestre. L'intérim a redémarré (+ 2,8 % sur les huit premiers mois de 2015, selon Prism'Emploi). Mais cela ne suffit pas à compenser la hausse de la population active. Selon l'Unedic, le gestionnaire de l'assurance-chômage, le taux de chômage commencera à reculer fin 2015. Mais si la croissance n'accélère pas, cette prévision pourrait ne pas se réaliser.

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Bienvenue dans ma tête

Bienvenue dans ma tête

Je vous recommande chaudement d'enfiler vos palmes et une bouteille de plongée avant de me lire. Parce que, voyez-vous, je suis un peu hydrocéphale. Je dois vraiment avoir de la flotte dans le cerveau, parce que lorsque j'observe l'actualité, je ne la comprends pas. Je ne comprends pas les mesures adoptées par nos politiques, je ne comprends pas les réactions de l'opposition, je ne comprends pas comment notre pays va s'en sortir avec 2100 milliards de dette publique, je ne comprends pas où va l'Europe... Et ce n'est là qu'une petite partie des choses que je ne comprends pas !

Mais ce n'est pas parce qu'on ne comprend pas qu'on ne doit pas en parler. Au contraire, il faut parler de ce qu'on ne comprend pas. En espérant qu'à force de réfléchir à tout ça, il finisse par s'en dégager un sens quelconque. S'il y en a un, évidemment. Mais je veux rester optimiste. Parce que si tout cela n'avait pas de sens, ce ne serait pas moi qui serais hydrocéphale : ce serait l'humanité toute entière !

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