L'énergie que déploient nos gouvernants dès qu'il s'agit de freiner notre économie m'irrite passablement. Lundi dernier encore, j'ai eu l'occasion d'en débattre avec plusieurs personnes, dans le cadre d'un séminaire qui avait lieu à La Rochelle. Et ce qui est ressorti de cette conversation, c'est que les droits de douane sont pour l'essentiel injustifiés. Les industriels français affirment souvent que les tarifs douaniers sont nécessaires pour les soutenir face à une main-d‘œuvre étrangère bon marché. Mais ils oublient un peu vite que le but essentiel du commerce mondial est de mettre à profit des divergences internationales dans les prix concernant des biens divers. Et parce que la technologie évolue avec le temps, l’avantage comparatif change. Une nouvelle technologie concède fréquemment à un pays un avantage concurrentiel éphémère visant des produits particuliers. Plus le temps passe, plus d’autres pays maîtrisent cette technologie, et les coûts relatifs deviennent alors un déterminant plus important de l’avantage comparatif. Evidemment, les producteurs nationaux qui ne bénéficient plus de leur avantage compétitif se lamentent sur la concurrence d’importations produites par une main-d’œuvre étrangère bon marché. L'histoire a amplement prouvé qu'un pays a tout avantage à accepter cette situation, à accepter que son avantage dans ce domaine n'est plus, et à porter son regard sur les branches où il dispose maintenant de cet avantage. Parce qu‘il y a toujours une branche dans laquelle chaque pays possède un avantage. Au final, les décisions politiques qui visent à préserver par des droits de douane des industries qui ont perdu leur avantage comparatif - comme l'industrie du charbon - sont foncièrement inefficaces et coûteuses. Alors oui, à court terme, il se peut que s'ajuster soit pénible et onéreux. Les salariés perdent leur emploi et doivent recommencer dans des industries où ils n'ont pas acquis de qualifications. Mais si la société prétend proposer une contribution pour faciliter la transition, une forme ou une autre de recyclage est un moyen plus efficient qu’un droit de douane. Mais je dois être honnête jusqu’au bout : , si nous étions tous d'accord durant ce séminaire à La Rochelle (suivez le lien pour les rapports de l’événement), c'est avant tout parce que nous travaillons dans des secteurs en plein boom.